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Comment est nommée la Commission européenne ?
Nous allons détailler les différentes étapes de la mise en place d'une 
nouvelle Commission. 
Nomination du Président de la Commission européenne
Cette nomination est régie par l'article 17.7 TUE : 
"En tenant 
    compte des élections au Parlement européen, et après avoir procédé aux 
    consultations appropriées, le Conseil européen, statuant à la majorité 
    qualifiée, propose au Parlement européen un candidat à la fonction de 
    président de la Commission. Ce candidat est élu par le Parlement européen à 
    la majorité des membres qui le composent. Si ce candidat ne recueille pas la 
    majorité, le Conseil européen, statuant à la majorité qualifiée, propose, 
    dans un délai d'un mois, un nouveau candidat, qui est élu par le Parlement 
    européen selon la même procédure." 
  
  
  
    | Que veut dire "En tenant 
    compte des élections au Parlement européen, et après avoir procédé aux 
    consultations appropriées" ? | 
    Le Conseil européen doit tenir compte de 
    plusieurs facteurs : Son candidat devra trouver une majorité absolue au 
    Parlement. Si le Parlement, dans le passé, s'est montré plutôt timide face à 
    la volonté des Etats, ceci est de moins en moins vrai. Le Conseil consulte 
    donc les groupes politiques du Parlement pour s'assurer d'une majorité, même 
    étroite. 
    Le Conseil procède en même temps, sous la forme d'un paquet, à la 
    nomination du Haut Représentant (chef de la diplomatie européenne, 
    vice-président de la Commission), de son propre Président, du Président de 
    la BCE et lie parfois à ce paquet d'autres nominations, même en dehors de l'UE. 
    Il y a donc là un équilibre politique subtil entre familles politiques, 
    régions géographiques, genre, etc...  | 
   
  
    | Pourquoi n'est-ce pas le parti gagnant les 
    élections européennes qui remporte ce poste ? | 
    Voir page précédente 
    la question sur le Spitzenkandidaten. Le Parlement étant élu à la 
    proportionnelle sur des listes strictement nationales, aucun parti ne peut 
    espérer, sauf circonstances exceptionnelles, obtenir une majorité absolue. 
    Il leur faut donc former des coalitions, dont le parti arrivé en tête peut - 
    ou pas - être membre. De plus, les partis européens étant des regroupements de partis nationaux, 
    ces partis européens sont peu connus du public et ont une légitimité 
    démocratique propre peu assurée.  | 
   
  
    | Comment le Parlement examine-t-il le candidat 
    du Conseil ? | 
    Aussitôt la proposition connue, le candidat 
    pressenti reçoit de la Commission sortante (en fait, de sa haute 
    administration) de nombreux dossiers et briefings lui permettant de 
    connaître les dossiers en cours. Puis, le candidat fait une déclaration 
    solennelle devant le Parlement, suivie d'une ou plusieurs séances de 
    questions/réponses, parfois incisives.  | 
   
  
    | Le Président de la Commission est-il un 
    bureaucrate ? | 
    Non, c'est un politicien confirmé. 
    Généralement, il a assuré des fonctions ministérielles, voire de chef de 
    gouvernement dans son propre pays. | 
   
 
  
Constitution de la Commission
L'art 17.7 TUE dispose :  
Le Conseil, d'un commun accord avec le président élu, adopte la liste des autres 
personnalités qu'il propose de nommer membres de la Commission. Le choix de 
celles-ci s'effectue, sur la base des suggestions faites par les États membres, 
[...]. Le président, le haut représentant de l'Union pour les affaires 
étrangères et la politique de sécurité et les autres membres de la Commission 
sont soumis, en tant que collège, à un vote d'approbation du Parlement européen. 
Sur la base de cette approbation, la Commission est nommée par le Conseil 
européen, statuant à la majorité qualifiée. 
L'art 17.3 TUE dispose :  
Les membres de la Commission sont choisis en raison de leur compétence générale 
et de leur engagement européen et parmi des personnalités offrant toutes 
garanties d'indépendance. 
  
  
  
  
    | Combien y a-t-il de Commissaires ? | 
    Un par Etat, donc 27 actuellement. Le Traité de 
    Lisbonne prévoyait de réduire ce nombre, mais cette disposition n'a pas été 
    appliquée. | 
   
  
    | Le Président élu a-t-il une vraie influence sur 
    la composition de son collège de Commissaires? | 
    Légalement oui, le Conseil européen doit avoir 
    son accord pour proposer une liste de candidats. De même, le Président 
    organise et structure sa Commission (à l'exception du Haut Représentant 
    nommé directement par le Conseil). En fait, c'est plus flou. Le Président 
    élu devra avoir de sérieux motifs pour s'opposer à un Etat membre, dès sa 
    nomination.  
    D'autre part, les Etats négocient en même temps la composition du 
    portefeuille et le titre qui seront attribués à leur candidat. Leur 
    influence peut aller jusqu'à négocier la composition des cabinets des 
    Commissaires et même les nominations à certains postes de Directeurs 
    généraux ou du Secrétaire général.  | 
   
  
    | Le Parlement peut-il refuser la nomination d'un 
    Commissaire ? | 
    Légalement, il ne peut refuser que l'ensemble 
    du collège des commissaires. En pratique, quand un candidat commissaire 
    rate sa prestation devant la commission parlementaire compétente, après 
    éventuellement une session de rattrapage, le Parlement signale son refus et 
    l'Etat membre concerné présente ensuite un autre candidat. Le Parlement 
    s'est considérablement enhardi sur ce sujet.  | 
   
  
    | Les Commissaires sont-ils des bureaucrates ? | 
    Non, ce sont des politiciens confirmés. 
    Généralement, ils ont assuré des fonctions ministérielles, ou équivalentes, 
    dans leur propre pays. | 
   
  
    | Le Parlement peut-il renverser une Commission ? | 
    Oui, par une motion de censure adoptée à la 
    majorité des deux tiers des suffrages exprimés et à la majorité des membres 
    qui composent le Parlement européen. Aucune n'a jamais été votée, mais la 
    simple menace a suffit à faire tomber la Commission Santer. | 
   
  
    | En définitive, les Etats membres gardent-ils le 
    contrôle complet du processus de constitution de la Commission ? | 
    
     Le Conseil européen doit approuver à la majorité qualifiée 
    la constitution d'une nouvelle Commission. Un Etat peut donc être mis en 
    minorité.  | 
   
 
  
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